Interview de Stéphanie Damou, consultante en conduite du changement

Dans cette vidéo exceptionnelle, Stéphanie Damou-Sabry, coach, consultante en conduite du changement et en conduite de projets, nous livre son parcours et de nombreux conseils que vous pouvez appliquer à vos projets.

     

Retrouvez Stéphanie Damou-Sabry dans un des bonus de la formation BGDP où elle nous propose un séminaire audio sur la communication et la prévention des conflits dans votre équipe projet.

Lire la retranscription texte de la vidéo interview de Stéphanie Damou-Sabry

Claire Cornic : Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo du blog-gestion-de-projet.com. Aujourd’hui, je suis avec Stéphanie Damou-Sabry qui est coach, formatrice et consultante en accompagnement du changement et en conduite de projets. Bonjour Stéphanie.

Stéphanie Damou-Sabry : Bonjour Claire.

Claire Cornic : Alors peux-tu Stéphanie nous présenter les jalons importants de ton parcours professionnel. Vraiment partager les moments clés de ce parcours avec les spectateurs du Blog.

Stéphanie Damou-Sabry : D’accord. Donc je m’appelle Stéphanie Damou-Sabry, j’ai 37 ans, je suis maman d’un petit garçon de 3 ans, et puis, effectivement mon quotidien c’est d’accompagner les personnes, les organisations, au niveau individuel et collectif autour des changements qui peuvent arriver. Je suis passionnée par les relations humaines et les fonctionnements humains, depuis très longtemps déjà. Et dès le début de mes études d’ailleurs, il y a une quinzaine d’années, quand j’ai choisi de suivre une formation à l’Ecole de Commerce, j’ai tout de suite choisi également une filière qui s’appelait Conseil et Management des Hommes, parce que je voulais me concentrer sur l’aspect humain en entreprise. Je me suis aussi formée à l’époque en psychologie et en morphopsychologie, parce que je m’intéressais à ces choses-là.

Claire Cornic : Et après ton Ecole de Commerce, est-ce que tu as fait un cursus à l’étranger ?

Stéphanie Damou-Sabry : Oui, après l’Ecole de commerce, j’ai fait un MBA aux États-Unis et j’ai choisi ensuite de m’orienter vers le conseil, pour aborder tous ces aspects de conduite du changement.

Claire Cornic : Très bien, et quand tu as commencé ta carrière, après ces études riches et passionnantes, donc quand tu as commencé ta carrière, dans quel domaine as-tu commencé par travailler ?

Stéphanie Damou-Sabry : Donc, au sortir de ma double formation, j’ai intégré le cabinet Price WaterHouse Coopers en 2001, et puis on a été ensuite rachetés en 2003 par IBM, grande société de service mondialement connue, et là j’ai intégré la partie consulting. Et donc, au final c’est environ voilà une douzaine d’années d’expérience dans le conseil en accompagnement du changement où j’ai évolué en séniorité sur ce genre de mission. Donc c’était des missions d’accompagnement au niveau de réorganisation, de mise en place de systèmes d’information. Et les activités que moi je menais étaient en lien justement avec l’organisation, la formation, la communication, le pilotage de projets. De mon métier de consultante, j’ai continué mon chemin d’apprentissage, et je me suis formée aussi en coaching à l’Université de Paris 2 en 2007, et puis également en PNL la même année où je me suis certifiée. Et je continue toujours à me former, et je suis actuellement en formation aussi en médiation. Et comme vous l’aurez compris, l’aspect communication et relation entre les personnes est vraiment très important pour moi, et c’est la raison d’ailleurs pour laquelle j’ai souhaité travailler dans l’accompagnement du changement avec les gens, et ce que j’me suis rendu compte effectivement au cours des projets, c’est que quand il y avait un dysfonctionnement, quand un projet ralentissait ou même voir s’arrêtait, ou qu’il y avait des difficultés, c’était très souvent lié à un problème de communication ou de relation entre les personnes parce que chacun restait sur sa position, sur sa perception des choses, et ça pouvait avoir un impact fort sur le projet.

Claire Cornic : D’accord. D’ailleurs c’est pour ça que Stéphanie intervient aussi sur le club privé du blog Gestion de projet, en tant qu’experte sur ces problématiques humaines au cours des projets. Donc vous retrouvez aussi Stéphanie sur la partie Club privé. Est-ce qu’il y a aussi des activités extraprofessionnelles qui t’ont aidé dans ta vie professionnelle ? Est-ce que tu peux développer ce sujet ?

Stéphanie Damou-Sabry : Oui alors c’est vrai que le sport a été très présent dans mon parcours. J’ai pratiqué le volley-ball pendant une vingtaine d’années quand même, déjà. Notamment, j’ai fait trois années au niveau national, deux en National 3 et une en National 2. Donc j’ai appris beaucoup au niveau du groupe, du fonctionnement, de l’équipe, des relations entre les membres de l’équipe. En termes de préparation aussi. De projection, de préparation. Donc c’est un environnement, c’est un monde que j’utilise beaucoup en comparaison avec le monde de l’entreprise, et notamment quand j’interviens... parce que j’interviens aussi à l’Université de Paris 13, où j’accompagne des élèves ingénieurs, en classe Prépa, des licences, des masters, en conduite de projets notamment, et j’utilise beaucoup cette métaphore, ces analogies avec le monde du sport qui est vraiment très aidante.

Claire Cornic : Alors Stéphanie, est-ce que tu pourrais maintenant nous décrire un petit peu la nature des projets sur lesquels tu es intervenue et à quelle phase éventuellement tu as intégré ces projets ?

Stéphanie Damou-Sabry : D’accord.

Claire Cornic : Phase de démarrage, en cours de projet, ou sur un projet en cas de conflit ?

Stéphanie Damou-Sabry : Oui. Alors je vais essayer de vous parler de deux types de projets ou de domaines en tout cas dans lesquels j’ai pu mener des projets… parce que c’est vrai que j’ai participé à différents projets de tailles différentes, de secteurs d’activité différents. Déjà, qu’est-ce que c’est qu’un projet ? Parce qu’un projet, c’est une notion qui est vaste. Donc moi je prends vraiment cette notion dans sa globalité. On a un projet quand on a un objectif, quand on a une ambition, et souvent qui dit projet dit changement. De passer à un état A à un état B. Et ce projet peut être professionnel ou personnel. Dans le monde du consulting, je dirais, pour commencer, j’ai participé à différents projets, notamment des mises en place de progiciels intégrés, comme SAP, ou comme JD EDWARDS, Donc j’ai participé à ce genre de projets dans l’industrie pharmaceutique, par exemple, ou dans la construction. Je suis intervenue aussi pour une entreprise industrielle, par exemple, sur la rationalisation de ses fournisseurs en services informatiques, ou encore, plus récemment, pour une organisation de culture scientifique et technique pour laquelle j’ai fait un accompagnement méthodologique en gestion de projet. Et donc, pour ces différents projets j’intervenais plutôt en cours de projet, je dirais. Pas forcément au début, mais plutôt quand il y avait des difficultés et qu’on avait besoin, qu’on se rendait compte par exemple qu’on n’avait pas assez pris en compte l’aspect humain ou l’accompagnement au changement et donc là on dirait tiens faudrait peut-être en faire, parce que souvent cet aspect-là dans les projets il est un petit peu mis de côté. On se dit d’abord il faut que le système fonctionne, et on arrivera bien à se débrouiller en faisant quelques actions…

Claire Cornic : Un système qui fonctionne, mais s’il n ‘est utilisé par personne derrière…cela ne sert à rien

Stéphanie Damou-Sabry : Voilà, ça ne sert à rien, et ça vous coûte de l’argent, ça fait perdre du temps. Plusieurs fois dans les projets je suis arrivée un petit peu après. Donc ça c’est une chose et, un deuxième aspect, qui peut concerner plus le coaching, parce que je mène des projets de coaching en parallèle, donc individuels ou collectifs. Donc là par exemple j’ai accompagné des jeunes dans un collège de SEGPA de Section d’Enseignement Général Professionnel Adapté, sur la revalorisation de leur image. J’ai aussi accompagné des seniors. Une cinquantaine de seniors. Je les ai formés à comment bien utiliser leur réseau pour retrouver un poste. Et on verra que le réseau est très important pour qu’un projet fonctionne. Encore une fois le relationnel

Claire Cornic : les relations entre les gens

Stéphanie Damou-Sabry : Voilà. Est essentiel. Et puis il y a deux projets d’organisation d’actions de coaching en fait, d’un salon pour l’Emploi et dans le cadre d’une journée nationale des jeunes qui est organisée au niveau national, sur lesquels je suis intervenue et sur lequel je continue à intervenir parce que ce sont des projets actuels. Et donc là ce sont des projets que j’ai aussi intégrés plutôt au cours de ces projets, en tout cas, pas forcément au début, il y a des choses qui étaient lancées, et c’est vrai que c’est quelque chose qui est assez fréquent dans mes interventions. Et moi je suis plutôt quelqu’un qui est multi-projets je dirais. J’interviens souvent sur plusieurs projets en même temps.

Claire Cornic : Stéphanie, tu as ce côté couteau suisse de la gestion de projets... tu as plusieurs cordes à ton arc. L’organisation, certes, mais aussi sur tous les aspects humains, aussi.

Stéphanie Damou-Sabry : Voilà.

Claire Cornic : Le coaching. Alors justement maintenant on va se concentrer sur deux projets clés importants pour toi. Tu vas un petit peu les développer. On va commencer par le premier projet que tu as choisi de nous présenter.

Stéphanie Damou-Sabry : Oui. D’accord. Il y a deux projets auxquels je contribue dans le cadre de l’ICF, qui est la Fédération Internationale de Coaching, dont je suis membre. Donc il y a un premier projet qui concerne l’organisation du Salon LHR pour l’emploi. LHR ça correspond aux secteurs des loisirs, du tourisme, de l’hôtellerie et restauration. Et donc il y a un salon qui est organisé deux fois par an à Paris, au 104, dans le 19e, où il y a beaucoup de manifestations culturelles, économiques, etc. Et donc, ce salon est organisé en février et en septembre, et dans ce cadre-là, donc, j’ai coorganisé la mise en place et la continuité d’un partenariat entre ICF et le salon LHR et pour lequel on a proposé des actions de coaching gratuites, mises à la disposition du public sur le salon. Il faut savoir qu’il y a entre 4000 et 5000 personnes qui visitent ce salon à chaque session, donc c’est quand même...

Claire Cornic : C’est quand même conséquent

Stéphanie Damou-Sabry : Et donc là, on a organisé des sessions de coaching, des petites séances de vingt minutes proposées aux participants et visiteurs qui sont intéressés, sur leurs problématiques professionnelles en recherche d’emploi. Et puis là, on a proposé aussi des ateliers collectifs, sur la préparation des entretiens, la gestion du stress, la confiance en soi, où là on avait des groupes de 8-10 personnes qui étaient gérés par un coach professionnel. Voilà donc les deux grandes activités. Et donc dans le cadre de ce projet, je travaillais avec un directeur de partenariat, et on a mobilisé le réseau de coachs professionnels. Donc j’ai fait un rétroplanning. Déjà, chose principale dans un projet à faire pour donner les grands jalons, les grandes dates, les grandes activités, voir qui va participer, quelles actions sont nécessaires pour quelles activités.

Claire Cornic : Quel autre outil tu as utilisé ?

Stéphanie Damou-Sabry : Le rétroplanning était...

Claire Cornic : un outil méthodologique, mais en terme d’outil logiciel, qu'est-ce que tu utilises?

Stéphanie Damou-Sabry : C’était tout simplement sur Excel. Après on a utilisé essentiellement ça, et ensuite c’était… bon j’ai utilisé Doodle quand même qui est un outil bien connu, très facile d’utilisation et qui moi m’a permis justement dans mon rôle d’identifier qui pourrait intervenir à quel moment parce que au final, dans ce projet, c’est quand même une vingtaine de professionnels qui ont réalisé une soixantaine de coachings, c’est pas rien, et donc il fallait gérer qui peut intervenir quand. Google a été très utile. Donc Doodle, Excel. C’étaient vraiment des outils simples que j’ai pu utiliser et puis, bien sûr, on a fait d’autres choses, on a fait des actions de communication, donc on a utilisé Photoshop, PowerPoint, pour faire les supports adaptés, les affiches, etc. Donc c’est une préparation qui a duré à peu près deux mois. On a commencé en décembre-janvier pour une première session fin février, et là je suis en train de continuer à préparer la session de septembre. Donc là je suis en train de remobiliser le réseau des acteurs qui vont pouvoir intervenir. Donc reDoodle, re rétroplanning. Parce qu’il y a des choses logistiques aussi, quand même, tout ce qui est lié à un événement en fait. Quand vous avez le projet d’organiser un événement, il y a la partie logistique. Qui sera présent, les badges, l’accès au parking. Ça aussi dans un projet de type un peu événementiel, c’est quand même indispensable. C’est ce qui fait qu’au final, ça fonctionne.

Claire Cornic : Tout à fait. Faut vraiment penser à tous les aspects pratiques pour les participants, les intervenants.

Stéphanie Damou-Sabry : Voilà. Les intervenants et les participants. C’est vrai que j’utilisais aussi des modes de fichiers partagés comme pour partager des photos. Ou Google encore. Je pourrai en parler encore un peu plus dans le deuxième projet. En tout cas, ce que déjà j’ai envie de dire là, c’est que l’idée, en gestion de projet, c’est de faire simple, et d’utiliser son bon sens. Et il y a aussi des outils numériques et technologiques qui nous sont proposés via le Web qui sont pratiques et simples d’utilisation et efficaces.

Claire Cornic : Alors ça c’est pour le premier projet. Est-ce que tu peux maintenant nous parler de ton deuxième projet ?

Stéphanie Damou-Sabry : Oui. Alors le deuxième projet s’intitule Journée nationale des Jeunes. Donc là c’est un projet national qui a commencé en 2012 et qui va être encore plus médiatisé cette année. Je crois que d’ailleurs TF1, j’ai appris ce matin d’ailleurs parce que j’avais une Conf Call sur ce projet que TF1 était partenaire, donc vous allez peut-être en entendre parler avant et puis après pour ceux qui suivront le blog par la suite. Donc là moi je fais partie au sein d’ICF d’une commission qui s’appelle Coaching des générations futures. Donc accompagner les futures générations dans leur devenir. Et dans ce cadre-là, il y a une journée qui aura lieu le 29 novembre au niveau national dans tous les établissements scolaires de France, sont proposées des actions encore une fois gratuites, pour faire découvrir le monde professionnel aux élèves, aux étudiants et pour les accompagner dans leur devenir. Et dans ce cadre-là, on est une équipe de 8-10 personnes, membres de cette commission, et on se mobilise en fait pour proposer des actions. Le projet là a démarré en mars, on a commencé à se concentrer sur ce qu’on allait faire. Et là on est en pleine rédaction d’une convention de partenariat, parce que dans un projet il faut aussi cadrer, contractualiser les choses, entre les différentes parties prenantes. Donc là on est en train d’écrire ça. Donc moi je l’ai initié, ça se complète, ça doit être validé par différentes instances chez nous, comme dans un projet classique en entreprise où on a des instances, voilà, qui se positionnent, qui décident, qui donnent leur go, leur no-go, c’est ce qui cadence le projet. Et puis on réfléchit aussi sur le contenu. Je pense qu’on va aussi faire simple. On va être très ouverts et on va présenter des actions d’accompagnement individuel et collectif dans tous ces établissements-là. Donc là en terme d’outils et de méthodologie, beaucoup de collaboratifs entre nous. Je vous disais que ce matin j’avais une conf call. Donc on utilise des outils simples de téléconférence gratuite que l’on peut trouver sur Internet. Les agendas partagés via Google. Les Doodle pour arriver à se positionner des moments ensemble parce que c’est pas évident, surtout quand y a des personnes qui sont dans d’autres villes. Déjà en région parisienne pour arriver à se voir, c’est pas évident, mais quand a fortiori y a des gens en province, il faut arriver à s’organiser. Et ça n’empêche pas non plus des moments où on se rencontre vraiment. Parce que le virtuel, c’est bien...

Claire Cornic : C’est bien mais c’est pas suffisant.

Stéphanie Damou-Sabry : C’est pas suffisant, voilà. C’est important de se revoir pour participer à différentes activités, pour mieux se connaître sur d’autres plans, d’ailleurs que forcément le projet sur lequel on travaille, pour être aussi après plus efficace. On va en reparler après. Donc voilà, des outils collaboratifs, des Dropbox sur Internet pour partager des fichiers, c’est très important. Parfois même des cartes heuristiques, des mindmaps, c’est une façon conceptuelle de représenter les choses pour qu’on puisse partager. Donc voilà en termes d’outils qu’on utilise.

Claire Cornic : Voilà. On a bien compris que ces projets sont des projets en cours, ce ne sont pas des projets finalisés. On est donc en plein cœur de ces projets.

Stéphanie Damou-Sabry : Oui ce sont deux projets en cours.

Claire Cornic : Alors, qu’est-ce que tu pourrais conseiller à des personnes qui voudraient se lancer dans ce type de projet ?

Stéphanie Damou-Sabry : D’accord. Alors effectivement, ces projets, ils sont en cours. Ils ont un degré d’avancement variable. Il y a une composante qui n’est pas négligeable dans le cadre de ces projets, qui est que c’est une implication qui est bénévole. Donc c’est pas sans impact parce que qui dit bénévolat…

Claire Cornic : Dit difficulté à motiver.

Stéphanie Damou-Sabry : Dit voilà. Dit difficulté en termes d’implication. Quel que soit le projet, l’implication est clé pour qu’il avance. Et pour qu’il avance, il faut que le chef de projet puisse motiver ses troupes.

Claire Cornic : Alors ça, ça peut vraiment intéresser nos spectateurs qui travaillent dans le domaine associatif. Parce que je sais que parmi les spectateurs, il y en aura. J’ai des lecteurs de Blog qui travaillent, qui sont salariés en association. Et ça peut intéresser justement de savoir comment tu fais pour motiver les bénévoles, etc.

Stéphanie Damou-Sabry : Donc c’est pas simple. Donc voilà, le fait qu’on ait d’autres activités, que ce soit un projet qui vienne en plus d’autres projets, voilà, ça peut parfois être difficile à gérer. Moi je crois que, quel que soit le statut du projet, ou l’organisme, l’organe qui le pilote, il faut qu’il ait du sens. Il faut que le chef de projet ou l’équipe qui intervient partage des valeurs communes qui vont les motiver sur la réalisation de ce projet-là. Nous, c’est notre cas, parce que voilà on est passionnés par l’accompagnement et l’attention des jeunes, mais malgré tout, ça ne suffit pas toujours et ça, il faut le savoir, mais en tout cas, le sens est vraiment essentiel. Parfois dans les projets, quand on arrive, on ne choisit pas forcément son équipe… moi j’ai jamais choisi mon équipe, rares sont ceux qui choisissent… sinon ceux qui constituent l’équipe et encore que, on fait aussi avec les ressources disponibles, on n’est pas toujours impliqué au début et on ne partage pas toujours le sens et l’utilité du projet. Ça c’est vraiment important. Donc donner du sens, et avoir aussi un sponsor, en fait. Un leader d’équipe, et un gestionnaire qui va aussi être là quand c’est difficile. Et quand on a beaucoup de choses à faire, le fait de se retrouver, qu’il y ait une émulation au sein de l’équipe, allez on y va, c’est notre projet, on y va, il y a du sens. Donc essayer de remobiliser, de recontacter. Être présent. Ne pas laisser partir. Donc c’est pour ça que le rétro planning aussi est très important. Il faut qu’il y ait quelqu’un qui suive, qui ait une certaine rigueur et qui soit garant, de dire attention le temps avance, donc il ne faut pas oublier, mobilisez-vous, organisez-vous. Il faut qu’il y ait quelqu’un qui ait ce rôle un peu de coach, mais dans le sens de coach sportif. Vous voyez j’arrive à l’exemple sportif. Celui qui est là, à côté du terrain et qui dit allez, allez-y, oubliez pas l’objectif, projetez-vous...

Claire Cornic : Mobilisez-vous.

Stéphanie Damou-Sabry : Mobilisez-vous. Donc ça c’est essentiel.

Claire Cornic : Est-ce que tu pourrais aussi développer quelques erreurs qu’il faudrait éviter si on a un projet?

Stéphanie Damou-Sabry : Effectivement, bon, donner du sens, c’est essentiel. Impliquer au plus tôt, si on n’implique pas assez, pour moi c’est une grave erreur, et pas assez tôt. Et puis être clair dans les rôles et dans les responsabilités de chacun. Moi j’ai participé à un projet pour une structure où l’idée était d’avancer en réseau, mais les rôles et responsabilités n’étaient pas très clairs. Le leadership aussi n’était pas clairement annoncé. On disait qu’on allait avancer tous ensemble vers un objectif commun, donc... il faut qu’il y ait du sens à l’objectif commun, c’est ça qui fait qu’une équipe devient une équipe, mais ça ne suffit pas. Il faut donner des responsabilités et des rôles clairs. Sinon, les gens le savent pas.

Claire Cornic : Sinon, c’est l’anarchie.

Stéphanie Damou-Sabry : C’est l’anarchie. Y a pas de cadre. Et l’être humain, à la base, il a besoin de sécurité. Le cerveau reptilien, c’est ça, c’est d’abord asseoir une certaine sécurité, et ensuite on peut apprendre, ensuite on peut agir. Et je l’ai vu encore hier chez un client que j’accompagne au niveau individuel et d’équipe. Y a pas de cadre, y a pas de rôle clair du management, et donc les projets n’avancent pas bien. Donc vraiment ça c’est très important. Rôles et responsabilités. Qui va faire quoi. Quitte à revenir, mais le cadre, le cadre, le cadre... donc ça c’est très important. La cohésion d’équipe aussi, la solidarité on en a parlé. Impliquer et vraiment travailler à cette unité. Passer du temps ensemble.

Claire Cornic : Travailler sur les valeurs aussi.

Stéphanie Damou-Sabry : Oui, sur les valeurs. Qu’est-ce qui vous regroupe dans votre projet ? Qu’est-ce qui va faire que vous nourrissez le même objectif? Le réseau j’en ai parlé aussi tout à l’heure. Donc ça c’est très important de s’appuyer sur les collaborateurs, le sponsor du projet, le leader, et puis le réseau externe quand parfois c’est difficile, quand il nous manque une ressource, où je vais trouver ma ressource. On prend quelques minutes, on s’assoit, on réfléchit et on se rend compte que souvent dans notre réseau, on peut avoir les ressources qui nous manquent sur une problématique à un moment donné qu’on peut avoir dans un projet.

Claire Cornic : Je dirais que tu as vraiment bien développé un des axes clés de réussite finalement d’un projet. Le fait de bien clarifier les objectifs, de définir les rôles et responsabilités, et de se mobiliser tous ensemble de mobiliser toute l’équipe autour de valeurs et l’implication. Alors est-ce que tu pourrais pour conclure cette belle interview, est-ce que tu pourrais, s’il te plait, Stéphanie, définir les qualités importantes qu’un chef de projet doit avoir pour réussir son projet ?

Stéphanie Damou-Sabry : Oui, alors les qualités essentielles c’est des qualités humaines, évidemment, de relation, d’écoute. Vraiment écouter, être à l’attention de son équipe, l’observer et identifier quand on sent que là y a peut-être un petit blocage, quelque chose qui ne va pas, avoir une certaine disponibilité. C’est difficile mais c’est indispensable parce que au plus tôt on anticipe sur les choses qui peuvent déraper, plus large est le champ des possibilités d’intervention. L’écoute active, l’observation, la coopération, le réseau on en a parlé, et, puis aussi une certaine rigueur sinon un projet peut durer longtemps et ne jamais arriver. De la rigueur et un sens de l’organisation me semblent assez indispensables.

Claire Cornic : Donc merci beaucoup Stéphanie. Comme je vous le disais tout à l’heure, vous pouvez retrouver Stéphanie dans le Club privé du blog Gestion de projet, c’est à dire dans la formation BGDP, en particulier dans le Module 1, donc sur les aspects humains de la gestion de projet, donc c’est tout à fait logique que vous retrouviez Stéphanie dans cette partie-là, et merci d’avoir suivi cette vidéo jusqu’au bout, et à très bientôt sur le blog-gestion-de-projet.com

Stéphanie Damou-Sabry : Merci ! À bientôt. Au revoir.

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Claire

A propos de l'auteur

Claire Cornic est certifiée Prince2® et Agile PM®. Elle a travaillé comme MOA et comme gestionnaire de projets informatiques pour différents secteurs d'activité (constructeur informatique, secteur bancaire, gestion de patrimoine...)

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  • Christine dit :

    Très beau parcours et très bel avenir en perspective !

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