6 Techniques pour réussir l’Idéation en Design Thinking

L'idéation est une technique créative qui intervient après deux phases cruciales du processus de design thinking. D'abord, la phase d'empathie, qui nous permet de cerner les besoins de l'utilisateur, suivie par la phase de définition du problème où nous formulons l'énoncé du défi à relever. 

C'est dans cette étape d'idéation que nous commençons à générer une pléthore d'idées innovantes pour répondre aux besoins identifiés et résoudre le problème défini.

Dans cet article, nous allons explorer le concept d'idéation, en mettant un accent particulier sur diverses techniques et outils essentiels pour sa mise en œuvre.

Définition de l’idéation en Design Thinking

Cette phase de la méthode du design thinking vient après avoir bien assimilé et formuler le problème que l’on cherche à résoudre.

Elle consiste à regrouper toutes les idées possibles et imaginables afin de résoudre le problème.

Si la phase définition est convergente, l’idéation est quant à elle divergente et tend vers la création d’une multitude de choix, où la quantité et la diversité sont très importantes.

L’idéation est aussi une phase de transition entre l’identification du problème et l’exploration des solutions.

kit du chef de projet 0923
outils du chef de projet 0923

Quel est l’intérêt de l’idéation en Désign
Thinking ?

Généralement, après avoir parcouru les phases empathie et définition du problème, nous avons notre petite idée sur ce que peut-être la solution.

Et bien, justement, la phase de l’idéation existe pour nous empêcher de nous emballer rapidement avec la première idée qui nous traverse l’esprit.

En effet, quand on débute dans la pratique de la démarche Design Thinking, on est très tenté de court-circuiter cette étape, car on croit habituellement qu’on a acquis assez de connaissance pour pouvoir passer à la solution.

Après un peu de pratique, et d'expérience, on se rend compte que la phase idéation est très importante dans le processus quand elle est bien faite et que souvent elle nous réserve bien des surprises !

Les techniques d’idéation ont pour but alors de dépasser les solutions « naturelles » et faciles et de stimuler l’innovation, découvrir des pistes de solution inattendues, mais aussi de créer des variations et des options pour votre solution innovante.

Comment générer des idées ?

La phase de l’idéation se fait en trois étapes :

  • D’abord, générer le premier lot d’idées,
  • Ensuite, explorer et développer chacune de ses idées,
  • Pour enfin, évaluer et short lister les opportunités.

Mais cela doit se conformer à quelques principes :

  • Construisez sur les idées des autres (la fameuse formule 1+1=3)
  • Évitez le jugement
  • Restez focalisé sur le problème
  • Soyez visuel
  • Pensez toujours depuis la perspective de l’utilisateur
  • Favorisez la quantité
  • Diversifiez

Attention : Il faut à tout prix éviter les jugements lors de cette étape, que ce soit des jugements exprimés verbalement ou via le langage corporel, car cela risque de freiner la créativité des uns et des autres et de tuer l’activité. Et n’oubliez pas que des idées brillantes naissent souvent à partir d’idées jugées « à côté de la plaque ».

Le point de départ de cette phase, c'est l’output de la phase définition du problème qui était la liste des questions « Comment pourrions-nous ».  

Et comme l’aspect visuel est très important, nous vous recommandons de coller des post-it avec ces questions pour qu’elles soient bien visibles à toute l’équipe.

le kit du chef de projet 0923
outils du chef de projet 0923

Techniques d’idéation

Ils existent plusieurs techniques d'idéation et ici nous nous allons nous focaliser sur le remue-méninges (Brainstorming) et ses techniques.

1) Le remue-méninges

Le remue-méninges ou brainstorming est une technique classique et très populaire, qui permet de générer beaucoup d’idées, dans un temps relativement court.

Mais attention, elle n’est pas facile.

En effet, beaucoup de sessions de Brainstorming dégénèrent ou du moins n’aboutissent pas au résultat attendu.

Pour éviter de tomber dans une situation similaire, il faut bien maîtriser cette technique.

Pour de meilleurs résultats, il est conseillé de limiter la durée de la session à 30 ou 45 minutes, où l’animateur tâchera de garder toute l’équipe concentrée sur le vif du sujet.

Si les questions « Comment pourrions-nous » sont la base et la référence de la réflexion, le rôle de l’animateur reste primordial, car il doit continuellement poser des questions pour ramener la réflexion plus loin et générer encore plus d’idées.

L’animateur doit également avoir quelques notions sur la gestion de groupe, car bien évidement nous auront plusieurs profils de personne dans la salle, et il aura besoin de gérer délicatement le tout afin d’avoir une session de travail fructueuse.

Les idées doivent être bien expliquées et assimilées par tout le monde.

2) La génération d’idées

Ils existent plusieurs manières de faire la première phase du brainstorming :

2.1 Le brainstorming direct

C’est le plus populaire de tous les brainstormings, et il consiste à générer naturellement et en vrac toutes les idées possibles.

Les idées sont rédigées sur des post-it et sont collées sur un tableau pour faciliter l’étape de convergence qui permettra de sélectionner les meilleures idées.

2.2 Le brainstorming inversé

Au lieu de chercher des solutions au problème que nous avons, l’équipe doit au contraire penser à comment causer le problème.
Toutes les manières possibles de créer le problème sont alors listées.

Et une fois que nous savons comment causer le problème, concevoir une solution pour le résoudre devient alors plus facile.

2.3 La carte mentale (mind map)

Au lieu de générer et collecter des idées en vrac, nous pouvons utiliser une carte mentale afin de visualiser les relations entre les idées et aussi stimuler la créativité et pousser les idées de départ plus loin.

C’est outil que je considère comme un outil deux en un, permet non seulement de collecter le maximum d’idée, mais aussi de les converger et les catégoriser d’office, ce qui simplifiera la sélection par la suite.

Note : La carte mentale est un outil extrêmement puissant, que l’on peut utiliser soit individuellement ou en groupe, à des fins qui peuvent varier entre l’idéation, la planification, ou même la préparation d’une présentation, d’un article ou d’un livre, ou encore pour la mémorisation.

Vous pouvez tracer la carte mentale directement sur un tableau, en utilisant des post-it pour faciliter les changements ou même utiliser un logiciel dédié.

Il est recommandé d’utiliser des couleurs différents, dessins ou images afin de mieux visualiser les idées.

Toutefois, ils existent plusieurs logiciels payants et gratuits qui vous facilitent l’élaboration de la carte mentale, notamment en ligne. Nous vous en citons Mindmeister, AOYA, et Mindmup.

2.4 La transmission en groupe (Group passing technique)

Cette technique peut être utilisée dans le cas de petits groupes, et s’articule comme suit :

  • Chaque membre du groupe écrit son idée de solution dans une feuille, et la fait passer à son voisin.
  • La personne qui reçoit l’idée doit l’améliorer et l’enrichir et la faire passer ensuite à la personne suivante.…
  • Et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’idée arrive chez son créateur.

Au final, vous allez obtenir un nombre d’idées auxquelles tout le monde a contribué.

3) La sélection 

Maintenant que nous avons une dizaine d’idées, comment procéder ensuite ?

Pour pouvoir faire la sélection des meilleures idées nous pouvons utiliser l’une des techniques suivantes :

3.1 Le diagramme d’affinité

Aussi appelé la méthode KJ, en référence à son créateur japonais Jiro Kawakita.

Il s’agit d’un outil de convergence qui vise à sélectionner les idées collectées.

Il est conseillé de l’utiliser quand vous avez au minimum 15 idées.

Le but étant de regrouper les idées logiquement affiliées et connectées en catégories :

  • Tout d’abord, changez l’emplacement des post-it pour les regrouper en famille (il est important d’avoir une seule idée par post-it),
  • Ensuite, donnez un nom à chaque catégorie.
  • Finalement, débâtez et analyser ensemble le résultat obtenu.

Favorisez la discussion, hiérarchisez ou créer des sous-catégories s’il le faut pour sortir avec un consensus.

Vous pouvez utiliser le tableau pour ce faire, comme vous pouvez aussi vous aider de logiciels spécialisés comme Kanban Board ou engineRoom.

3.2 Le vote

Le vote reste aussi une technique rapide pour arriver à un consensus, et qui est particulièrement efficace dans le cas de larges groupes :

  • Chacun des membres de l’équipe donne une note aux idées collectées
  • On classe les idées selon le total des notes obtenues
  • Les 3 (ou 5) premières idées seront celles que nous allons prendre dans l’étape suivante du Design Thinking.

Conclusion

Il est vrai qu’il existe une panoplie de techniques d'idéation, et votre choix sera basé essentiellement sur la taille et la nature de votre groupe.

Aussi, il est important de favoriser la technique que vous maîtrisez le plus.

Et la maîtrise vient, encore une fois, par la pratique.

Avec nos 3 ou 5 idées finalistes, nous arrivons à la fin de la phase idéation, et nous sommes prêts à aborder le prototypage.

N’hésitez pas à partager avec nous vos pratiques en commentaires, les expériences des uns et des autres, c'est ce qui nous enrichit.

Jalila Manal

A propos de l'auteur

Jalila Manal est DSI régionale avec plus de 10 ans d’expérience dans le domaine informatique.
Elle cumule des certifications de Business Analyst, ITIL et CISA.

Les autres articles du dossier 

{"email":"Adresse email invalide","url":"Url du site invalide","required":"Champ obligatoire non renseigné"}

Guide GRATUIT du chef de projet

25 points clés que la plupart des chefs de projet négligent dans la gestion de leurs projets (+ concepts et notions clés).

>