Le framework Scrum est une implémentation de l'approche agile en gestion de projet, qui permet à une équipe de résoudre une situation ou un problème complexe, par la mise en place de solutions flexibles.
L'approche Agile englobe plusieurs autres méthodes telles que : Kanban, Safe, le Lean Start-up ou encore le Design Thinking.
Elle doit répondre aux critères suivants :
- Un client satisfait
- Une équipe autogérée
- L’incertitude acceptée
Je vous propose dans cet article de comprendre les fondamentaux de la méthodologie Scrum ainsi que ses piliers et ses valeurs.
Qu'est-ce que l'agilité ?
Les méthodes issues de l'approche Agile sont une alternative à la gestion de projet traditionnelle.
Faisant suite à l'explosion de la bulle internet, 17 experts du logiciel se réunissent et allient leur constat dans l’Agilemanifesto.
Leur intention est bien de remettre le « bon sens » au cœur du projet.
La notion de manifeste sous-entend l’idée d’une déclaration, d’un programme.
On comprend qu’il s’agit de la représentation d'un idéal à atteindre.
Toutefois, la manière d’y parvenir n'est pas explicitée.
Dans ce contexte, de nouvelles méthodes Agile ont vu le jour, tandis que d'autres ont disparu, tout comme certaines recettes se garderont jalousement tandis que d'autres disparaîtront.
Qu'est-ce que le cadre de travail Scrum ?
D’après le guide Scrum, une définition de la méthodologie Scrum peut être un cadre de travail léger qui aide les personnes, les équipes et les organisations à générer de la valeur grâce à des solutions adaptatives pour des problèmes complexes.
L'intention derrière cette notion de cadre de travail léger, est d’en faciliter sa compréhension.
Sa vocation n'est pas d'être associé à une procédure exhaustive et lourde à mettre en place.
Aussi, le guide reste succinct dans la mise en pratique afin de faciliter la collaboration avec d'autres méthodes.
C'est en ça que l'on parle de cadre.
Sa finalité reste la résolution de problèmes complexes par la mise en place de solutions dites adaptatives.
Apporter de la valeur, c'est bien tout le challenge que vivent les équipes projets dans un contexte où les incertitudes sont importantes, voire grandissantes : incertitudes quant aux exigences, incertitudes quant aux technologies.
Abordons maintenant cette notion d'empirisme.
Un de ses aspects est l’idée de méthode de travail, l’autre relève de la tendance philosophique ou théorie induisant l’acquisition de connaissances grâce au fait d’expérimenter.
Découvrez dans cette vidéo un retour d'expérience sur la transition d'un projet en cours vers le cadre Scrum :
D'ou vient la méthodologie Scrum ?
C'est en 2010 qu'est née la première version du guide Scrum.
Depuis lors, Ken Schwaber & Jeff Sutherland ont écrit pas moins de 6 versions de ce guide.
Force est de constater que la tendance va à la simplification d'une version à l'autre.
La toute dernière version a été éditée en Novembre 2020.
Elle est d'ailleurs gratuitement accessible sur le site officiel de Scrum.org.
Le guide est proposé dans de nombreuses langues.
Chaque nouvelle édition est le reflet de la mise en pratique de ce cadre de travail : simplification, valeur ajoutée, amélioration.
On l'a dit, l'intention de la méthodologie est de proposer une manière de faire, d'accompagner les équipes projets vers plus d'Agilité.
Approfondissons notre métaphore autour de la recette.
Le menu se compose des 4 valeurs du manifeste agile :
- Les ingrédients seraient les composantes du cadre Scrum
- Les ustensiles pourraient être représentés par les éléments sous-jacents tels que l'empirisme, les piliers, et les valeurs
- Le pas à pas sera précisé dans le guide. On devine qu'il peut exister différentes manières de faire pour cuisiner un plat en sauce, on peut varier les ingrédients, on peut adapter les ustensiles ou les étapes
Ainsi, le cadre Scrum sert un objectif d’efficacité des équipes tout en optimisant toujours plus son livrable.
Pour ce faire, le client est mis au centre du projet durant toute sa durée.
Cela permet ainsi d’assurer des feedbacks réguliers de ce dernier pour satisfaire entièrement ses besoins.
Comment fonctionne le cadre Scrum ?
Le cadre Scrum est composé d'équipes Scrum, d'événements, d'artefacts et de règles.
Chaque composante de ce cadre joue un rôle distinct et est essentielle à la réussite et à l'efficacité de la mise en œuvre de Scrum, comme illustré dans l'image suivante :
Parmi ces composantes, les événements ou cérémonies jouent un rôle crucial dans le processus.
Cependant, certaines équipes peuvent les percevoir comme étant chronophages.
1. Définition du rôle du Product Owner
L'initiative débute avec le Product Owner, le porte-parole des utilisateurs, des clients et des différentes parties prenantes.
Il est responsable de la définition et de la mise à jour d'une vision globale du produit. De cette vision découle une liste organisée et adaptable des éléments à accomplir pour le produit.
Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances et compétences en tant que Product Owner, la certification PSPO offre une formation complète sur ce rôle crucial.
2. Élaboration du Product Backlog
La liste, préparée par le Product Owner, est désignée sous le nom de Product Backlog.
3. Formation de l'équipe Scrum
L'équipe Scrum est formée du Product Owner, des développeurs responsables de la réalisation du produit, et du Scrum Master, le défenseur du cadre Scrum et de l'agilité en général.
Dans un contexte de gestion de projet hybride, un chef de projet pourrait collaborer avec l’équipe Scrum, notamment avec le Scrum Master.
4. Préparation du Sprint
A intervalles réguliers, l'équipe Scrum organise le prochain Sprint lors du Sprint Planning. À noter que le Product Owner est le seul qui ait le pouvoir de décider d'annuler un sprint s'il le juge nécessaire.
5. Détermination du Sprint Goal et du Sprint Backlog
Suite à la réunion de planification du Sprint, l'équipe se fixe un objectif de Sprint, le Sprint Goal, et un Sprint Backlog, qui constitue le plan du Sprint.
6. Exécution du produit
Avec l'aide du Scrum Master et des précisions du Product Owner sur les éléments du Product Backlog, les développeurs travaillent à l'élaboration d'un incrément du produit.
Cet incrément est immédiatement utilisable et peut potentiellement être livré et mis à disposition des utilisateurs.
7. Organisation du Daily Meeting
Chaque jour, les développeurs organisent une réunion d'au plus 15 minutes, le Daily Scrum, pour se synchroniser et examiner son travail, tout en se concentrant sur l'atteinte du Sprint Goal.
8. Tenue du Sprint Review
À la fin du Sprint, l'équipe organise une réunion appelée Sprint Review.
Le Product Owner y invite des personnes pouvant fournir des retours précieux qui permettront d'adapter le Product Backlog.
9. Réajustement du Product Backlog
Durant le Sprint Review, le Product Owner donne un aperçu de ce qui a été réalisé. Ensuite, les développeurs présentent ce qu'ils ont produit.
Les discussions et retours qui en découlent permettent d'adapter le Product Backlog.
10. Organisation de la Sprint Retrospective
Un dernier événement est organisé par l'équipe Scrum : la Sprint Retrospective.
Ce moment permet à l'équipe de discuter du processus, des interactions, des relations, et des outils, et de définir des actions à implémenter dans les prochains sprints pour les améliorer.
11. Lancement d'un nouveau Sprint
Enfin, l'équipe entame un nouveau Sprint, en prenant en compte les discussions découlant de la Sprint Retrospective et du Sprint Review.
L’approche itérative et incrémentale de la méthode
Derrière la notion de processus itératif apparaît l'idée d'activités qui se succèdent et qui sont répétés jusqu'à atteindre un résultat procurant une valeur ajoutée jugée suffisante.
Avec l'approche incrémentale, on va venir améliorer notre produit, c'est à dire notre proposition de valeur en venant ajouter des incréments.
Ainsi, en combinant ces 2 approches itératives et incrémentales.
Nous sommes dans l'action, nous expérimentons.
Nous proposons. Nous captons des retours. Nous améliorons. Puis nous recommençons.
Les piliers de Scrum
Probablement que vous avez déjà entendu parler des notions de transparence, d'inspection ou encore d'adaptation.
Ces piliers sont là pour guider l'équipe Scrum dans un environnement complexe, voire confus.
Il s'agit de :
- L'inspection
- L'adaptation
- La transparence
Leur objectif sera de rappeler l'impartialité de la communication.
On regarde notamment les indicateurs et des progrès dans le projet, et ce, vis-à-vis de toutes les parties prenantes.
Leur intention est aussi d'encourager sans cesse l'amélioration continue et l'intelligence collective.
Voyons chaque pilier un peu plus en détails :
1) La transparence
Il s'agit ici de rappeler à chacun des membres de l'équipe et de l'organisation que la transparence est de mise, chacun à son niveau.
Bien entendu, elle se manifestera différemment en fonction de notre rôle dans le projet.
2) L'inspection
Le second pilier, l'inspection est possible dès lors que le premier pilier, la transparence, est robuste.
D'après le guide de référence, « les progrès vers les objectifs convenus doivent être inspectés fréquemment et avec diligence pour détecter des écarts ou des problèmes potentiellement indésirables. »
Aussi, nous verrons que les différents événements auront bien pour vocation à soutenir, entre autres, ce pilier de l'inspection.
Inspecter notre produit, notre manière de fonctionner nous amènera inévitablement à constater des axes d'amélioration.
3) L'adaptation
En ça, l'inspection facilite le 3e pilier qu’est l'adaptation.
En effet, dès lors que nous nous éloignons des limites acceptables, il devient nécessaire, voire urgent, de s'adapter.
Si l'équipe vient à constater qu'il est nécessaire d'adapter pour servir l'objectif de l'itération, alors elle pourra le faire en toute transparence vis-à-vis des parties prenantes et de l'organisation.
En savoir plus sur les piliers scrum.
Les valeurs de Scrum
En complément des piliers, la méthode Scrum s'appuie sur 5 valeurs qui font référence à des « compétences molles » indispensables à la bonne exécution du cadre.
C'est en manifestant ces valeurs que les membres de l'équipe et les parties prenantes pourront développer une confiance indispensable au succès du projet.
Il s'agit de/du :
- Courage
- Focus
- Respect
- Engagement
- Ouverture
Les valeurs de Scrum sont complémentaires aux valeurs véhiculées par l’Agilité, elles ne les remplacent pas.
Elles viennent renforcer les piliers et sont à la base du bon fonctionnement de l'équipe.
Les artefacts de Scrum
L’organisation de travail est complétement différente de celle de la gestion de projet en prédictif, c’est la raison pour laquelle les outils de travail le sont aussi.
3 artefacts de la méthode scrum sont continuellement présents tout au long de votre projet :
- Sprint Backlog
- Product Backlog
- Incrément Produit
En savoir plus sur les artefacts.
1) Sprint Backlog
Nous évoquons régulièrement le sprint, comprenez la période de production de l’équipe de développement.
Dans chaque sprint (ou itération) on effectue un certain nombre de tâches qui vont contribuer à délivrer le livrable (ou incrément) qui se veut opérationnel.
Chaque sprint aura son objectif et l’itération durera le même temps (entre 1 et 4 semaines).
Cela dépendra bien sûr de la durée totale du projet ou encore de l’effort que le client est prêt à fournir.
2) Product Backlog
Lors du Sprint, l’équipe vient se référer au Product Backlog.
Cet outil recense toutes les fonctionnalités attendues par le client.
Il est alimenté par le Product Owner après chaque entrevue avec le client.
Le Sprint Backlog va être construit à partir du Product Backlog.
Ici l’intention est de prioriser les besoins à couvrir pour le Sprint à venir.
Le but est de proposer un Produit Minimum Viable dès la fin du premier Sprint avec les fonctionnalités de base.
3) Incrément de produit
L’incrément produit est l’amélioration et l’adaptation du Produit Minimum Viable, il va donc survenir à partir du second Sprint.
Les rôles dans l'équipe Scrum
Les rôles au sein de l'équipe Scrum sont répartis comme suit :
1) Le product owner
Le Product Owner (PO), en contact étroit avec le client tout au long du projet, assure une communication régulière pour aligner les attentes.
Il joue un rôle clé dans la gestion du Product Backlog, en privilégiant les fonctionnalités qui apportent le plus de valeur au client.
Parallèlement, le Product Manager (PM) enrichit ce processus avec une perspective stratégique, orientant le positionnement et la vision du produit sur le marché.
Cette synergie entre le PO, axé sur la tactique et les besoins utilisateurs, et le PM, orienté vers la stratégie de marché, assure un produit à la fois techniquement viable et commercialement réussi.
2) Les développeurs
Les développeurs sont auto-organisés et se focalisent uniquement sur la réalisation du projet.
Ils possèdent les compétences techniques pour apporter une solution.
3) Le Scrum Master
Le Scrum Master est le garant de la mise en application de la méthode.
Il peut gérer la dynamique d’équipe ainsi que les conflits.
Les 4 événements Scrum
Voici les 4 rituels de la méthode Scrum :
1) Sprint planning
Le sprint planning a pour objectif de déterminer ce qui sera fait durant le sprint.
L'équipe échange et clarifie les nouveaux besoins.
2) Daily meeting
Le Daily Meeting synchronise l’équipe de développement. À ce titre, 15 minutes seront dédiées aux questions suivantes :
- Qu’est-ce que j’ai fait hier pour l’objectif du sprint ?
- Qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui pour l’objectif du sprint ?
- Qu’est-ce qui bloque mon avancée durant le sprint ?
- Chacun répondra pour maintenir le niveau d’informations
3) Sprint Review ou revue de sprint
La Sprint Review permet la rencontre de l’ensemble des parties prenantes du projet dans le but d’inspecter le produit (incrément).
L'équipe va présenter à chaque fin de Sprint les avancées au client.
Ces revues permettent de capter son feed-back et d’ajuster en conséquence.
Cette revue nourrit le Product Backlog.
4) Rétrospective
La rétrospective, dernière étape, conclut l’itération en inspectant les manières de fonctionner de l’équipe.
Ici, ce n’est pas le produit qui intéresse, mais bien le process.
Elle permet de donner la parade à chacun, et in fine d’introduire des axes d’amélioration pour les itérations suivantes.
Cette étape permet à l’équipe de trouver le bon équilibre.
Quizz de compréhension
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Conclusion
En conclusion, on peut constater que la méthode Scrum est relativement simple à comprendre.
Tout s’articule autour de 3 composants du cadre : les artefacts, les rôles et les rituels.
Eux-mêmes se déclinent en sous-composant ayant un objectif répondant à un besoin bien spécifique.
Restera à le mettre en pratique afin de toucher du doigt les subtilités qui en découlent.