Affinement du Backlog Produit : Meilleures pratiques et erreurs courantes

L'affinement du backlog produit est une étape importante pour garantir que les équipes travaillent sur les bonnes priorités, au bon moment. 

Il s'agit d'un processus continu qui aide les équipes agiles à clarifier, organiser et ajuster les tâches à réaliser.

Dans cet article, nous allons explorer les meilleures pratiques pour affiner le backlog produit, ainsi que les erreurs courantes à éviter afin de maximiser l'efficacité et la clarté du travail.

Pourquoi l'affinement du backlog est essentiel ?

Le backlog produit est un outil vivant qui contient toutes les tâches et fonctionnalités nécessaires pour la réalisation d'un produit.

Sans un affinement régulier, ce backlog peut rapidement devenir désorganisé, avec des priorités floues et des éléments mal définis.

L'objectif de l'affinement est de s'assurer que chaque élément est bien compris, priorisé et prêt à être travaillé dans les sprints à venir.

  • Priorisation claire : Un backlog bien affiné permet de s'assurer que les fonctionnalités à plus forte valeur ajoutée sont réalisées en priorité
  • Clarification des user storiesLes éléments du backlog doivent être suffisamment détaillés pour que l'équipe comprenne exactement ce qu'elle doit réaliser
  • Préparation du sprint : Un backlog affiné facilite la planification des sprints, évitant les surprises de dernière minute

Meilleures pratiques pour un backlog bien affiné

Voici quelques pratiques éprouvées pour prioriser efficacement et avoir un backlog bien affiné : 

1) Établir des critères de priorisation clairs

L’utilisation des techniques comme la matrice d'Eisenhower ou le framework MoSCoW permet de catégoriser les éléments en fonction de leur importance et de leur urgence.

Cela donne l’occasion de s'assurer que l'équipe travaille en premier lieu sur ce qui génère le plus de valeur.

Supposons que votre équipe travaille sur une application mobile.

Avec le framework MoSCoW, vous pouvez catégoriser les fonctionnalités :

  • Must have : Fonctionnalités essentielles comme l’authentification des utilisateurs
  • Should have : Fonctionnalités importantes, mais non critiques, comme des notifications push
  • Could have : Améliorations secondaires, par exemple une animation d’introduction
  • Won’t have : Ce qui peut être reporté ou éliminé, comme des fonctionnalités complexes, mais non demandées par les utilisateurs finaux

Cette approche aide à prioriser selon la valeur ajoutée, évitant ainsi la surcharge de travail sur des éléments peu pertinents.

2) Découper les user stories

Les tâches doivent être suffisamment petites pour être accomplies dans un sprint, mais aussi assez détaillées pour ne pas laisser place à l'ambiguïté.

Chaque user story doit suivre la structure INVEST (Indépendante, Négociable, Valuable, Estimable, Small, Testable).

Il est essentiel de découper les user stories en éléments suffisamment petits pour être livrés dans un sprint tout en étant bien détaillés.

Mais comment procéder ?

Prenons l’exemple d’une user story trop large, comme « L’utilisateur doit pouvoir effectuer un paiement ».

En l’affinant, vous pouvez la diviser en sous-tâches :

  • Implémenter la page de saisie des informations bancaires
  • Ajouter l’intégration avec un système de paiement sécurisé
  • Mettre en place la gestion des erreurs en cas de paiement échoué

Ce découpage permet non seulement d’éviter l’ambiguïté, mais aussi de rendre la tâche plus atteignable au sein d’un seul sprint.

3) Impliquer l'équipe lors des sessions d'affinement

L'affinement du backlog ne doit pas être une activité solitaire du Product Owner.

Il est essentiel d'impliquer toute l'équipe pour avoir des retours concrets et pratiques sur la faisabilité et la clarté des tâches.

4) Planifier des sessions régulières d'affinement

Il est recommandé de consacrer environ 10 % du temps de chaque sprint à l’affinement du backlog.

Généralement, elles sont plus efficaces en début ou en milieu de sprint, permettant d’avoir un backlog prêt pour le sprint suivant.

Lors de ces sessions, l’équipe pourrait se réunir chaque mercredi pour analyser et ajuster les user stories.

Cela permet non seulement de mieux comprendre les tâches, mais aussi de réduire les risques de surprises pendant les sprints.

5) Utiliser des outils adaptés

Des outils collaboratifs comme Jira, Trello ou Asana permettent de visualiser, organiser et prioriser le backlog de manière efficace. 

Assurez-vous que tous les membres de l'équipe sont familiers avec l'outil choisi et savent l'utiliser.

Quand affiner le backlog et déroulement de la réunion ?

L’affinement du backlog doit être un processus continu tout au long du développement.

Mais quand est-ce le moment idéal pour affiner ?

1) Fréquence 

L’affinement doit idéalement avoir lieu à un rythme régulier, comme une fois par semaine ou avant le début de chaque sprint.

Cela permet à l’équipe de toujours avoir des tâches prêtes à travailler.

2) Déroulement 

Une réunion d’affinement efficace réunit le Product Owner, le Scrum Master et toute l’équipe de développement.

Les points discutés incluent la priorisation des user stories, l’estimation du temps de travail nécessaire et la clarification des attentes.

Exemple de déroulement d’une réunion d’affinement :

  • Durée : 1 à 2 heures selon la durée du sprint 
  • Participants : Product Owner, équipe de développement, parfois des parties prenantes clés
  • Objectif : Examiner les user stories les plus importantes, clarifier les ambiguïtés et ajuster les priorités pour préparer le sprint suivant.
préparation certification PSM I
Certification scrum PSM I

Erreurs courantes à éviter lors de l'affinement

Malgré son importance pour le bon déroulement des projets, l’affinement du backlog peut être sujet à des erreurs qui ralentissent la progression de l’équipe. 

Il est essentiel de reconnaître ces pièges pour y remédier rapidement. 

Examinons les erreurs les plus fréquentes et comment les éviter afin de maintenir un backlog efficace et aligné avec les objectifs du projet.

1) Ignorer les retours des parties prenantes

Une erreur fréquente est de ne pas consulter suffisamment les parties prenantes lors de l'affinement.

Les retours des utilisateurs finaux, des clients ou des membres d'équipes transverses sont essentiels pour ajuster les priorités et définir des fonctionnalités pertinentes.

2) Ne pas affiner régulièrement

L'affinement doit être un processus continu.

Si le backlog est laissé sans mise à jour pendant trop longtemps, les user stories deviennent obsolètes et l'équipe peut perdre de vue les priorités réelles du produit.

3) Avoir un backlog trop volumineux

Un backlog trop chargé peut rendre difficile la priorisation et la gestion des tâches.

Il est important de régulièrement faire le tri et d'archiver ou supprimer les éléments qui ne sont plus pertinents.

4) Manquer de clarté sur les critères d'acceptation

Les critères d'acceptation doivent être clairement définis pour chaque user story afin d'éviter toute incompréhension.

Une tâche ambiguë peut entraîner une perte de temps considérable et des efforts mal dirigés.

5) Avoir une surcharge d'éléments pour un sprint

Le fait d'essayer de travailler sur trop d'éléments en même temps peut entraîner une baisse de qualité et une frustration au sein de l'équipe.

Il est important d'ajuster la capacité de l'équipe à chaque sprint et de ne planifier que ce qui est réalisable.

Conclusion

L'affinement du backlog est une pratique essentielle pour maintenir la fluidité du processus de développement, garantir la clarté des tâches à réaliser et s'assurer que les équipes travaillent sur les bonnes priorités. 

En suivant les meilleures pratiques et en évitant les erreurs courantes, il vous sera possible de maximiser la valeur du backlog et ainsi, améliorer significativement l'efficacité de vos équipes.

Reda CHEFFI

A propos de l'auteur

Reda est consultant et formateur en gestion de projets, éditeur du site more-it-cs.com, avec plus de 10 ans d'expérience. Il a eu l'opportunité d'intervenir dans différents secteurs tels que les Télécoms, l'Automobile, l'Énergie, le Transport et le Secteur Public. Il cumule plusieurs certifications, notamment PMP™, PMI-ACP™, PSM I™ et PSM II™, PSPO I™ et PSPO II™, ainsi que SAFe Agilist.
Diplômé en ingénierie industrielle, avec un Mastère Spécialisé en Management QSE et un Certificat en Stratégie Business & Corporate d’HEC Paris, Reda contribue à la transformation digitale et à la gestion de projets complexes pour ses clients, en apportant rigueur, dynamisme et une approche méthodologique adaptée.
Reda est également coach professionnel certifié RNCP 6. Il accompagne les collaborateurs en entreprise et les particuliers à atteindre leurs objectifs professionnels et personnels.

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