Diagramme PERT : définition et étapes simplifiées pour le mettre en place + Tutoriel

Le diagramme PERT (Program Evaluation and Review Technic) est une technique d’origine américaine d’ordonnancement et de contrôle des programmes qui fait partie des outils importants du planificateur de projets.

Nous voir ce qu'est la technique PERT et comment la déployer, tutoriel à l'appui.

Qu'est ce que le diagramme PERT ?

Le diagramme PERT peut se définir comme une méthode consistant à ordonnancer sous forme de réseau un ensemble de tâches qui, grâce à leur dépendance et à leur chronologie, concourent à l’atteinte d’un objectif.

Autrement dit, pour traduire la logique d’exécution d’un projet, la méthode PERT consiste à représenter sous forme de réseau des étapes reliées par des tâches en exprimant toutes les relations ou contraintes existant entre ces tâches, ce qui nous donne à la fin le diagramme.

Pour planifier son projet, il est important de lister les tâches qui sont en fait les étapes à franchir pour atteindre l’objectif de notre projet et d’ordonnancer ces tâches.

Il est important aussi d’établir les dépendances entre ces tâches.

Prenons un exemple :

Dans un projet de mise en place d’un nouveau logiciel dans une entreprise, je ne peux pas faire des tests sur le logiciel tant que le logiciel n’a pas été installé sur mon poste de travail.

Donc la tâche “test des utilisateurs” est dépendante de la tâche “installation du logiciel sur le poste des personnes qui doivent faire les tests”.

Parfois, l’exécution de plusieurs tâches est nécessaire pour réaliser une autre tâche précise.

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Quel est l'origine de la méthode PERT ?

Le diagramme PERT a été à l’origine une méthode crée par la marine américaine dans les années 50 au XXème siècle.

Son objectif était de gagner du temps dans le projet stratégique dénommé Polaris de fabrication de missiles à ogive nucléaire et de fusées.

L’idée à l’époque était de rattraper son retard sur l’URSS dans un contexte de guerre froide.

La méthode PERT a permis de gagner plusieurs années de travail et de fédérer/coordonner 250 fournisseurs principaux et plusieurs milliers de sous-traitants dans des délais drastiques imposés par le gouvernement américain.

Résultat : l’efficacité de la méthode a été éprouvée par le projet Polaris.

La méthode s’est ensuite étendue à toute l’industrie américaine puis a inspiré l’industrie occidentale, en particulier est arrivée en France.

Et aujourd’hui, nous avons du mal à parler d’un projet sans évoquer cette fameuse méthode.

Vous pouvez également visualiser, dans cette vidéo, la construction de votre réseau PERT, depuis le découpage du projet jusqu'à la définition du chemin critique, en passant par l'ordonnancement :

Les règles de notation du diagramme PERT

Avant de voir comment construire un diagramme PERT, voyons d'abord les règles de notation à connaitre.

Le diagramme PERT représente graphiquement les étapes du projet par des cercles et les tâches pour atteindre ces étapes par des flèches.

Si vous vous souvenez de vos cours de mathématiques, on parlera plutôt de vecteur que de flèche.

Le début de la tâche est donc exprimé par l’extrémité de la flèche à gauche et la fin de la tâche par l’extrémité de la flèche à droite.

Chaque étape, représentée par un cercle, contient une date de commencement au plus tôt et une date au plus tard.

Voici à quoi cela ressemble :

réseau pert notation

Dans les cas où les projets sont très complexes et impliquent de nombreuses étapes et tâches, les flèches sont remplacées par des traits pour plus de lisibilité avec la norme suivante.

L’étape fin est toujours représentée plus à droite que l’étape début, puisque le temps s’écoule toujours de la gauche du graphique vers la droite.

Certaines tâches peuvent être parallélisées et d’autres sont dépendantes de tâches qui doivent les précéder.

Le schéma ci-dessous illustre bien ceci :

Relations de dépendances PERT

En effet, nous avons dans ce schéma deux étapes E1, E2 et E3. Nous avons aussi trois tâches A, B et C. 

La tâche B succède à la tâche A et ne peut être commencée avant que la tâche A soit terminée.

B est donc dépendante de A.

En revanche, la tâche C peut être réalisée en même temps que les tâches A et B, en parallèle.

Une fois les tâches A, B et C réalisées, on arrive à l’étape 3 du projet.

Toutefois, la liaison des tâches et des étapes ne suffit pas toujours pour exprimer toutes les contraintes possibles.

On introduit alors la notion de tâche fictive.

La tâche fictive a pour objet de matérialiser une contrainte. 

Elle ne requiert aucun moyen et a une durée nulle.

La tâche fictive est représentée sous la forme d’un trait en tirets pour lequel on a maintenu l’extrémité fléchée qui oriente l’arc de son étape début vers son étape fin. 

Ci-dessous, la tâche B succède à la tâche A et la tâche C succède à la tâche A. La tâche B succède à la tâche D. Mais la tâche C ne succède pas à la tâche D.

Le schéma ci-dessous illustre bien les dépendances et la contrainte que je viens d’énoncer :

Tâche fictive

Remarque : les étapes et les tâches réelles et fictives sont suffisantes pour représenter graphiquement toutes les configurations possibles de planning. Mais ce n’est pas fini, il faut ensuite évaluer les durées de chaque tâche.

Modèle PERT

Téléchargez un template PERT et adaptez le à votre projet.

Télécharger ce modèle PERT


Comment tracer un diagramme PERT ?

Pour construire votre diagramme PERT, il faut estimer la durée de chacune des tâches de votre projet sauf pour les tâches fictives, car comme on l’a vu, la durée des tâches fictives est nulle.

L’unité de temps à utiliser est toujours en durée ouvrée et surtout pas calendaire.

Car seuls les jours où les ressources travaillent doivent être pris en compte, à moins que votre projet soit sensible et stratégique au point de justifier de faire travailler votre équipe projet le week-end.

Voici les 3 grandes étapes à suivre :

1) Créer les dépendances

Commencez par renseigner un tableau pour créer les dépendances entre les tâches, selon un ordre chronologique :

Tâche

Durée

Prédécesseurs

Successeurs

A

30

C

E

B

10

F

G

C

20

D

A, F

D

12

-

C

E

60

A

-

F

5

C

B

G

17

B

-

relation de dépendances

1. Dans la première colonne, vous allez lister les tâches qui composent votre projet.

dans cet exemple, les tâches ont été nommées de A à G.

2. Ensuite, mettez les durées estimées pour chacune de ces tâches.

Ici, la tâche A a une durée de 30 jours, la tâche B 10 jours, et ainsi de suite.

3. Pour chaque tâche, déterminez les prédécesseurs, autrement dit, les tâches à réaliser obligatoirement avant de démarrer la tâche en question.

Ici, la tâche C doit se dérouler avant la tâche A, et ainsi de suite.

4. Maintenant que vous avez identifié les prédécesseurs, il faudra en déduire les successeurs.

C’est-à-dire, les tâches qui ne peuvent pas démarrer avant la fin de la tâche en question.

Vous aurez compris le principe, ici, la tâche E se déroule donc après la tâche A.

2) Ordonnancer les tâches

Voyons maintenant comment dessiner votre réseau PERT :

D’abord placez les étapes "Début" et "Fin".

Puis commencez par les tâches qui n’ont pas de successeurs.

Dans notre exemple, E et G n’ont pas de successeurs, alors on termine le diagramme par ces deux tâches.

Ensuite, posez les tâches qui n’ont pas de prédécesseurs.

Ici, D n’a pas de prédécesseur, donc on commence le diagramme par la tâche D.

Si on reprend notre tableau, la première tâche, D, doit être réalisée en 12 jours.

Vous allez donc renseigner la durée en jours au-dessus du trait de la tâche, soit D12.

De la même façon, nous mettrons les durées des 2 dernières tâches, à savoir :

  • la tâche G avec la durée de 17 jours
  • et la tâche E avec la durée de 60 jours

Voici ci-après le résultat de ces premières actions :

dates de début et de fin pert

Voyons à présent comment positionner l’ensemble des tâches restantes.

La tâche D a pour successeur la tâche C, qui elle, doit durer 20 jours.

Ainsi, l’étape 1 contiendra le chiffre 12 jours comme date au plus tôt de la tâche C.

Si nous reprenons notre tableau, nous voyons que la tâche C est suivie par les tâches A et F.

Vous allez donc tirer deux traits distincts à partir de l’étape 2, et mettre les durées respectives pour chaque tâche, à savoir : F5 et A30.

Ainsi, vous voyez naitre deux nouvelles étapes : 3 et 5.

tâches intermédiaires

La tâche A ne commence qu’après 32 jours, qui est la somme des durées des tâches D et C, c’est-à-dire 12 + 20.

De même pour la tâche F.

La tâche F a pour successeur la tâche B qui a une durée de 10 jours.

Vous allez donc renseignez B10 sur le trait entre les étapes 3 à 4. 

Ainsi, la tâche B peut commencer au plus tôt après 37 jours, qui est la somme de 12 + 20 + 5. 

Votre diagramme PERT est maintenant presque terminé.

dates au plus tôt

3) Définir le chemin critique

Lors de cette étape, il s’agit de définir le chemin critique qui vous permettra de maitriser les étapes clés et les deadlines

Par définition, le chemin critique est le chemin le plus long pour accomplir le projet.

Si on reprend notre diagramme, on voit 2 chemins : 

  • Le 1er chemin D, C, F, B et G, dure 64 jours. C’est la somme des durées de ces tâches. 
  • Et le 2ème chemin D, C, A, E. Il dure 122 jours. 

Le chemin critique est donc le 2ème : D, C, A, E.

La date de fin au plutôt du projet est 122 jours à partir de son démarrage.

Si l’une des tâches de ce chemin prend du retard, votre projet ne sera pas livré à la date planifiée.

Toutes les tâches du chemin critique ont alors une marge nulle. 

C’est-à-dire que les dates de démarrage au plus tard et au plus tôt sont identiques.

Sur l’autre chemin non critique, les tâches B et G ne sont pas critiques.

Cela veut dire qu’elles peuvent avoir du retard.

La date au plus tard de G est de 122 – 17, qui est égale à 105.

La date au plus tard de B est de 105 – 10, qui est égale à 95. 

Voici ci-après le résultat final :

chemin critique du projet

Conclusion

J’espère que vous avez maintenant une idée plus claire sur le diagramme PERT, à quoi il sert, et comment utiliser la méthode PERT dans votre projet.

Et vous, que pensez-vous ? Préférez-vous PERT ou le diagramme de GANTT, pourquoi ?

N’hésitez pas à laisser votre commentaire ci-après.

Nos outils et guides pratiques

Mohammed

A propos de l'auteur

Fondateur et CEO de Brainit Consulting Ltd, cabinet spécialisé en Management de Projet et éditeur du site Blog Gestion de Projet.
À travers ce site, je partage mes connaissances et expériences dans le domaine de la Gestion de Projet.

Les autres articles du dossier

  • Mouhamadi dit :

    personnellement, je remercie Claire pour cette belle initiative, qui n’est autre que le degré élever de deux sentiments à savoir : l’amour du prochain et l’esprit de partage avec ses semblables . Vraiment merci du fond du cœur . Cependant, j’avoue que ce cours m’a été d’une utilité indescriptible dans la mesure où il m’a permit de bien comprendre la méthode PERT et surtout son utilité dans la matérialisation des taches critiques dans le diagramme PERT, alors que le diagramme de Gantt, j’ai du mal à identifier les taches critique.

  • J’ai utilisé le diagramme de Grantt dans une intervention sans le savoir . Merci de me faire découvrir celui de PERT

  • Jalila Manal dit :

    Merci pour le témoignage 🙂

  • Pour être honnête avec vous, je préfère le diagramme de GANTT qui a la particularité d’être lisible et clair aux yeux de tous.

    • Je partage votre avis. Le diagramme de GANTT est beaucoup plus lisible et mieux exploitable.

  • Il est vrai que de nos jours les gestionnaires des projets se focalisent sur les programmes informatiques qui ressortent des plannings Gantt. Mais je pense que pour une maîtrise des delais il n’y a pas mieux que PERT, le diagramme Gantt est un support de PERT et joue le rôle du calendrier à mon avis

  • JOSELYNE dit :

    Pourquoi deux taches concurrentes ne peuvent pas être représentées par deux arcs ayant la même origine et la même extrémité. Quelle est la raison de cette règle?

  • laurent de rauglaudre dit :

    Il est étonnant de constater que bien des chefs de projet continuent de mettre en opposition PERT et Gantt. En réalité, ce sont des outils qui servent à des moments différents du projet : le PERT (ou plus précisément le Criticlal Path Method) en planification initiale, le Gantt en pilotage de l’avancement. Mettre un PERT sur informatique est très compliqué pour rester lisible. Il faut une technique d’animation bien spécifique pour construire un PERT en équipe. Ensuite, la mise sur informatique est (presque) une formalité. J’ai vu des équipes projet fonctionner avec un planning PERT affiché au mur…
    Bien des planning ressemblent davantage à des dessins qu’à l’engagement de l’équipe. C’est pourtant la finalité recherchée, non ?

  • Jean-Yves Moine dit :

    Bonjour Claire,

    Et oui, pour notre culture il est bon de comprendre la méthode PERT.

    Aujourd’hui je préfère clairement le Gantt fléché, qui est une variante du Gantt et du potentiel-tâches, en termes de représentation.

    Cordialement,
    JYM

  • Michel Estève dit :

    Article clair et pédagogique, mais…
    Cette méthode (de type potentiel-étape) n’est plus utilisée, aucun éditeur de logiciels ne l’ayant mise en application. Tous ont choisi le réseau potentiel-tâches et le diagramme de Gantt.
    Cordialement

  • Je vous remercie infiniment pour ces précieux cours.

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